Retracer l’histoire du téléphone rose

Retracer l’histoire du téléphone rose

On peut distinguer trois périodes dans l’histoire du téléphone rose. Chacune correspond à une décennie. Les années 80 voient la naissance du service qui gagne progressivement en popularité. Alors que les années 90 correspondent à son apogée, il périclite dans les années 2000. Aujourd’hui, on assiste à une renaissance, une résurrection.

La décennie 80

Le téléphone rose émerge dans les années 1980 grâce à l’essor des services de messagerie érotique. La possibilité d’engager des conversations coquines par téléphone, bien que payant, fascine et attire. En France, le Minitel rose connaît un succès fulgurant dès 1984. L’anonymat du charme téléphone plaît au public. En plus, le service est facilement accessible. Les opératrices sont souvent des étudiantes. Malgré la controverse morale, le téléphone rose devient rapidement un marché lucratif. Il offre une alternative aux rencontres physiques et permet de réaliser légalement, en toute confidentialité, ses fantasmes et désirs secrets. Il fait ressentir ce qu’est la liberté sexuelle même si c’est à distance.

La décennie 90

Dans les années 1990, le téléphone rose atteint son apogée. L’industrie se professionnalise. Les entreprises du secteur emploient un grand nombre d’hôtesses. Elles exploitent le succès de la publicité dans la presse pour y publier des annonces aguicheuses dans les journaux. En parallèle, les numéros deviennent faciles à mémoriser. Les scénarios sont désormais élaborés et tiennent compte de toutes les orientations sexuelles, y compris le fétichisme.

Sur ces plates-formes, les différences ne sont pas un obstacle au plaisir. Bref, tout est fait pour attirer les clients. Les opératrices, qui manient avec brio les techniques de séduction verbale, rivalisent de créativité pour fidéliser leur clientèle. Suite à la démocratisation du téléphone portable, la discrétion est optimale lorsque l’on utilise le service. Des recommandations déontologiques font leur apparition en France. C’est l’Association française du Multimédia Mobile qui en est l’auteur. Les chiffres d’affaires explosent et les innovations s’accélèrent, y compris dans la qualité de service.

21ème siècle : déclin et renouveau

Au début des années 2000, le téléphone rose perd de son attrait face à la concurrence d’Internet qui est gratuit. Sites web érotiques, webcams, chat en ligne : les possibilités de consommation de contenu pour adultes se multiplient, souvent à faible coût. Le caractère visuel et interactif du web 2.0 séduit de plus en plus d’utilisateurs, au détriment des lignes téléphoniques. Cette situation érode le chiffre d’affaires des entreprises de téléphone rose. Mais celles-ci rebondissent. Elles se réinventent en ajoutant à leurs services traditionnels ceux du web. Leurs efforts finissent par payer : elles sont désormais capables de rivaliser avec les contenus gratuits.

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